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Les importations helvétiques ont baissé de près de 50% avec le continent noir.

Des ouvriers trient le café, à Nairobi, au Kenya. (Photo d'illustration)Des ouvriers trient le café, à Nairobi, au Kenya. (Photo d’illustration) Image: AFP

Les échanges commerciaux entre l’Afrique et la Suisse ont diminué l’an dernier. Le phénomène a été plus marqué pour les importations que pour les exportations, en raison de la baisse du prix des matières premières.

Les exportations de la Suisse vers le continent africain ont porté sur une valeur de 3,22 milliards de francs (-12,7% sur un an), sur la base des chiffres de l’Administration fédérale des douanes (AFD). Les importations helvétiques ont quant à elles chuté de près de moitié (-48,9%) à 1,53 milliard.

Balance favorable à la Suisse

Au final, la balance commerciale a été favorable à la Suisse à hauteur de 1,69 milliard de francs. Les exportations vers l’Afrique ne constituent que 1,6% de toutes les livraisons de biens helvétiques dans le monde.

Le solde de la balance commerciale Suisse-Afrique en 2015 s’explique par une diminution du prix des matières premières (principalement le pétrole et les minerais) et la forte contraction des importations de produits pétroliers en provenance de Libye, d’Algérie et d’Egypte.

Peu de diversification

Les importations en provenance d’Afrique subsaharienne sont composées essentiellement de métaux précieux et de produits agricoles, du textile, du pétrole, et des métaux précieux. Quant aux exportations suisses, elles sont un peu plus diversifiées, avec des produits pharmaceutiques, des machines et de l’horlogerie pour l’ensemble du continent.

«En observant la composition des échanges commerciaux entre la Suisse et l’Afrique en 2015, on constate surtout que les importations en provenance d’Afrique sont peu diversifiées», indique l’ambassadrice Livia Leu, responsable du Centre de prestations relations économiques bilatérales et déléguée du Conseil fédéral aux accords commerciaux, dans une interview conjointe à l’ats et au magazine «Reflets» Suisse-Afrique.

Les matières premières représentent toujours la majorité des importations suisses d’Afrique. Berne plaide pour une plus grande diversification de ces exportations africaines, ce qui permettrait aux pays du continent de réduire leur vulnérabilité face aux variations de la demande mondiale.

Davantage de diversification permettrait également d’améliorer leur intégration dans les réseaux commerciaux mondiaux. «En général, l’Afrique est encore confrontée à de nombreux défis», tels que la faiblesse des infrastructures dans certains pays qui induit des coûts de transports élevés», a encore souligné Livia Leu.

Programme du SECO

La Suisse, à travers le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), est engagée en faveur d’un renforcement de la compétitivité et de la diversification économiques avec certains pays africains. Elle finance un programme régional en Afrique.

Son but: améliorer les conditions cadres pour les investissements. Ce programme se concentre sur l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Ghana et la Tunisie, qui sont des pays partenaires de la coopération économique bilatérale.

Par le biais aussi de l’Association européenne de libre-échange (AELE), la Suisse dispose d’un accord de libre-échange avec le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et l’Union douanière d’Afrique australe dont le développement est en discussion pour le commerce des marchandises.

Des discussions sont en cours avec plusieurs autres pays africains. A noter aussi «une déclaration de coopération» entre l’île Maurice et les membres de l’AELE.

Les membres de l’AELE ont aussi réaffirmé leur volonté de signer une déclaration de coopération avec le Nigeria et la Communauté d’Afrique de l’Est. Les déclarations de coopération prévoient un dialogue institutionnalisé sur les possibilités d’approfondir les relations économiques. Elles peuvent, par la suite, aboutir à des négociations de libre-échange.

Missions économiques

Dans le dessein de renforcer les relations économiques bilatérales et de soutenir le secteur privé suisse, le SECO conduit souvent des missions économiques en Afrique. Durant ces derniers mois, plusieurs missions économiques suisses se sont rendues en Tunisie, en Algérie, en Afrique du Sud, au Mozambique, au Maroc et en Côte-d’Ivoire.

Ces missions économiques sont généralement accompagnées par une délégation du secteur privé. Pour le secteur privé suisse, ces missions représentent aussi des opportunités visant à développer leurs activités dans ces pays.

En réponse à une question sur les perspectives commerciales entre la Suisse et l’Afrique, Livia Leu estime qu’il est «difficile d’en faire des pronostics globaux». «Il n’est pas possible de faire une appréciation uniforme pour tout le continent, au vu des différences importantes entre les régions et les spécificités de chaque pays», fait remarquer l’ambassadrice.

«Malgré tout, nous pouvons observer, auprès des entreprises suisses, un intérêt important pour le marché africain. Cet intérêt semble réciproque, compte tenu de la bonne réputation de la Suisse en Afrique», se réjouit-elle. (ats/nxp)

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