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Etats-Unis. Le président Trump doit démontrer qu’il gouvernera différemment de la manière dont il a fait campagne.
L’électorat américain est mécontent. Plus que tout, il réclamait un agent de changement. Que ce changement soit imparfait, c’est secondaire.
Les élections montrent la disparité croissante entre les électeurs à salaire élevé et les bas salaires, en particulier dans la partie centre du pays. Le secteur manufacturier se porte moins bien que les fournisseurs de services axés sur la technologie, sur les deux côtes. Il suffit de regarder la carte électorale, qui est bleu sur les deux bords et rouge au milieu.
Il y a un fossé entre ceux qui profitent du cycle d’expansion et ceux qui restent à la traîne. Le fossé est également générationnel: les personnes âgées voient le rôle des États-Unis se réduire au fil du temps.
Ces électeurs ne croient pas que leurs enfants auront les mêmes chances que celles qu’ils ont eu, surtout après la crise financière, et ne le pardonne pas.
C’est pourquoi ils sont à la recherche de changement. Alors que les jeunes n’ont pas le souvenir des États-Unis ayant un statut plus important dans le monde.
Le président Trump aura plus de facilité à gouverner si il tend vers les fondamentaux du Parti républicain. Il doit démontrer qu’il gouvernera différemment de la manière dont il a fait campagne, peut-être en nommant à son cabinet des personnalités républicaines respectées et rassurantes.
Concernant la renégociation des accords commerciaux, ce processus paraît probablement plus effrayant vu de l’extérieur qu’il ne l’est réellement.
Vu de l’étranger, Trump ne sera pas un président traditionnel. Il va soulever des objections aux accords, les interroger et essayer de les changer.
Une partie de ces actions pourront être faites par des mesures administratives, mais beaucoup d’entre elle nécessiteraient un changement dans la législation et donc Trump aura à traiter avec un Congrès républicain plus traditionnel.
Tout le monde s’accorde à dire qu’il y a un besoin de dépenses d’infrastructure aux États-Unis, tout comme le régime fiscal des sociétés qui est défaillant. Il y a plus de 2 trillions de dollars détenus à l’étranger.
On peut imaginer que les réformes sur l’infrastructure pourraient être payées en partie par la fiscalité. Toutefois, la réforme du régime des impôts des particuliers et des sociétés prend beaucoup de temps. Il est compliqué de changer les systèmes de santé et de fiscalité. Nous pouvons donc envisager une augmentation des déficits.
Les marchés financiers n’aiment pas les surprises, et l’élection de Donald Trump en a été une. Tout le monde essaie de comprendre quel genre de président Trump sera, et en attendant limite la prise de risque.
La volatilité offre des opportunités, mais vous devez différencier soigneusement lorsque vous investissez dans de telles conditions de marché.
On peut supposer que le président Trump aura un ministère de la justice moins agressif et adoptera une politique différente concernant l’industrie pharmaceutique et le système bancaire, par opposition à l’alternative démocratique.
Nous nous attendons à ce que la réglementation bancaire ne soit pas renforcée, alors que cela aurait pu se produire à long terme avec les démocrates.
Nous nous attendons une pression supérieure des taux réels et une hausse de l’inflation.
En ce qui concerne les politiques monétaires, la Fed ne voudra pas paraître politique et gardera probablement un profil bas.
La décision d’augmenter les taux dépendra des conditions financières et des prévisions économiques d’ici à la réunion de décembre.
Si les données ne s’empirent pas, la Fed augmentera probablement ses taux. Ils ne voudrons pas apparaitre politiques en récompensant le président si les perspectives économiques ne changent pas vraiment.
Je dirais qu’il y a encore probablement 3 chances sur 4 d’une hausse des taux, sauf en cas de surprise négative.
En regardant les tendances du dollar, cela dépend du comparatif. S’il y a un mouvement vers la sécurité, alors l’Europe est perçue comme plus sûre si vous ne savez pas comment sera le président.
Mais les possibilités de réviser les accords commerciaux auront un plus grand impact sur les pays émergents, de sorte que le dollar pourrait e renforcer par rapport à la plupart des devises émergentes.
* Chef Economiste de Standish