DES BEAUX-ARTS AUX AFFAIRES CULTURELLES (1959-1969)

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LES ENTOURAGES D’ANDRÉ MALRAUX ET LES STRUCTURES DU MINISTÈRE

Charles-Louis Foulon

André Malraux se voulait « hors de toutes les séries ». Fut-il pour autant, de 1959 à 1969, l’exceptionnel ministre des Affaires culturelles qu’on se plaît à saluer aujourd’hui ? Et comment son génie sut- il gérer les pesanteurs administratives ? Pour quel bilan ? Charles-Louis Foulon pose ces questions avec vivacité.

Les grandes choses se font par la valeur des hommes, bien plutôt que par des textes. Mais le cadre aide ou contrarie le travail des ouvriers ». Cette réflexion du général de Gaulle date du 4 septembre 1945, dix jours après la publication des décrets nos 45-1889 et 45- 1890 portant organisation de la direction générale des Arts et des lettres et de la direction générale de l’Architecture. Lorsqu’on relit ces décrets et les arrêtés ministériels fixant précisément les attributions des bureaux, des directions et des services, la continuité des missions à accomplir et la relative permanence des structures qui doivent, depuis quarante-cinq ans, s’employer à ces missions est frappante. Et pourtant, la décennie 1959-1969 a presque toujours été présentée comme un temps de ruptures fondamentales. Même si André Holleaux, deuxième directeur du cabinet d’André Malraux écrivit plus tard de son ministre : « A l’extraordinaire bilan qu’il laisse, il manque d’avoir fait un grand ministère de la Culture», le ministre d’Etat chargé des Affaires culturelles comme ses collaborateurs directs n’ont jamais manqué d’affirmer qu’ils agissaient pour rompre avec la politique des Beaux-Arts parce qu’elle « confondait la mission culturelle de la collectivité avec ses activités artistiques et voyait dans celles-ci une sorte de complément de l’enseignement, un complément très accessoire».

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André Malraux

 

Source: www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1990_num_28_1_2297

 

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