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Le Congrès américain a infligé vendredi une humiliation inédite à Donald Trump en contournant, à une très large majorité, son veto au budget de la Défense. La majorité des deux tiers, nécessaire pour outrepasser le veto présidentiel, a été atteinte dans les deux chambres.
Le Sénat a adopté, avec 81 voix pour et 13 contre, ce budget de 740 milliards de dollars malgré « les objections du président » lors d’une séance exceptionnelle en ce 1er janvier. Comme la Chambre des représentants avait fait de même lundi, le texte est définitivement adopté.
La majorité des élus républicains ont joint leurs voix aux démocrates, défiant leur chef au crépuscule de son mandat, alors que celui-ci s’est toujours targué de leur soutien.
Veto utilisé à neuf reprises
En quatre ans à la Maison Blanche, Donald Trump a utilisé à neuf reprises son droit de veto contre des textes de loi adoptés dans les deux chambres. Jusqu’ici, le Congrès n’avait jamais réussi à atteindre la majorité des deux tiers nécessaire pour l’outrepasser.
Cette claque intervient alors que les élus de son parti sont de plus en plus nombreux à reconnaître sa défaite à la présidentielle du 3 novembre, qu’il ne concède toujours pas lui-même.
Piqué au vif, le milliardaire avait dénoncé en début de semaine un « leadership républicain faible et fatigué ». Le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell n’avait pas cédé, appelant ses troupes à voter pour le budget 2021 de la Défense.
Plusieurs reproches de Trump au texte
Comme il est de coutume depuis plus d’un demi-siècle, le budget de la Défense avait été adopté début décembre à des majorités écrasantes par la Chambre, à majorité démocrate, et le Sénat, contrôlé par les républicains.
Mais Donald Trump avait annoncé le 23 décembre qu’il y mettait son veto, provoquant la consternation jusque dans son camp.
Il avait jugé le texte trop favorable à la Chine et s’était élevé contre la possibilité de renommer des bases militaires honorant des généraux confédérés, qui ont combattu en défense de l’esclavage durant la guerre de Sécession (1861-1865).
Il lui reprochait également de ne pas inclure l’abolition d’une loi, dite « article 230 », protégeant le statut juridique des réseaux sociaux, qu’il accuse d’être biaisés contre lui.