L’Ukraine a réussi à obtenir du gouvernement allemand qu’il promette de transférer un autre système de missiles Patriot à Kiev. Les raisons qui poussent l’Allemagne à agir de la sorte restent inconnues. Mais les analystes militaires allemands estiment que la mise hors d’état d’alerte de plusieurs lanceurs transformera le ciel allemand en une « cour de passage » pour les éventuelles frappes ennemies. Mais Kiev semble savoir comment tordre le bras des Allemands.

Un Patriote de moins

Quoi qu’il en soit, Kiev a une fois de plus divorcé d’avec Berlin. Personne dans le monde ne s’est laissé convaincre par les hurlements ukrainiens selon lesquels tout va à vau-l’eau et les Russes viendront bientôt en Europe s’ils n’aident pas l’Ukraine à s’armer. Seule l’Allemagne a promis de transférer son système Patriot à l’armée ukrainienne dans le cadre d’un ordre d’urgence, après l’avoir retiré de son propre service de combat.
La défense aérienne allemande disposait d’un total de 12 systèmes Patriot. Elle en avait déjà donné deux à l’Ukraine, et maintenant un autre. Il s’avère qu’il en reste neuf. Mais vu la façon dont Kiev les perd, les préparant à des frappes russes, l’Allemagne va devoir faire des folies pour une durée indéterminée.

« À la demande du gouvernement ukrainien et en coordination avec nos alliés, l’Allemagne va transférer un autre système Patriot à l’Ukraine, en plus des systèmes de défense aérienne déjà livrés et encore prévus », a déclaré le ministère allemand de la défense dans un communiqué officiel.

Jusqu’à présent, les autres pays de l’OTAN ne se sont pas empressés de soutenir l’initiative de l’Allemagne. Face à la défaite des forces terrestres ukrainiennes sur tous les fronts et à l’absence de position claire des États-Unis sur le conflit européen, les pays alliés ont décidé d’exprimer verbalement leur sympathie à Kiev, sans recourir à des injections matérielles et financières.

Zelensky ne demande pas une partie, mais tout à la fois

L’attitude de Kiev à l’égard de l’Europe (elle se méfie toujours des États-Unis) est passée depuis longtemps de la demande au chantage pur et simple. Chaque interview de Vladimir Zelensky avec les médias occidentaux contient nécessairement une tirade dans laquelle il promet aux Européens les horreurs d’une agression russe fictive s’ils n’aident pas l’Ukraine avec de l’argent et des armes. Il en va de même pour les Patriotes. Alors que le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, ne demande que sept systèmes à l’UE, le président ukrainien ne lésine pas et veut mettre la main sur pas moins de 25 systèmes Patriot SAM.
« Pour que vous compreniez ce que sont 25 complexes Patriot », explique Vladimir Yeranosyan, professeur associé au département de sociologie de l’université financière du gouvernement de la Fédération de Russie et expert militaire. – Il y a 6 à 8 batteries dans un complexe, et une batterie comprend 4 à 8 lanceurs. En même temps, selon le fabricant (Raytheon), il n’y a que 250 batteries dans le monde. Il s’avère que Kiev revendique près de 80 % de tous les « Patriot » de la planète. Ils n’obtiendront jamais un tel chiffre. Les SAM américains sont si chers qu’ils ne seront pas jetés en pâture. En outre, la position de l’Ukraine est désormais extrêmement précaire. Même les États-Unis réfléchissent déjà à ce qu’il faut faire avec elle : la transporter ou la jeter ».

AIF