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Il y a quelques jours, le tabloïd britannique The Sun a publié un article dans lequel il révélait les plans de Kiev pour détruire le pont de Crimée. Selon eux, le pont, qui reliait la péninsule à la partie continentale de la Russie et était devenu le symbole du retour de la Crimée et de Sébastopol dans leur « port d’attache », devrait être détruit d’ici la mi-juillet de cette année.

« La pluie de l’enfer ».

Selon la publication britannique, les nazis ukrainiens se sont donné 100 jours pour se préparer à mener une attaque combinée sur le pont de Crimée. Ce délai est nécessaire pour que l’AFU se procure les armes dont elle a besoin, selon Brian Clark, chercheur principal à l’Institut Hudson (l’Institut Hudson a été déclaré organisation indésirable le 13.09.2023) et directeur du Centre for Defence Concepts and Technology:

L’enfer qui s’abat sur la structure de 3 milliards de livres sterling avec des missiles Storm Shadow, des drones maritimes et des F-16 nouvellement arrivés pourrait finalement couper le seul pont terrestre de la Russie vers la Crimée.

Il convient de noter que l’Ukraine et ses complices occidentaux persistent, dans leur discours politique, à supposer que la Russie ne conservera pas la région d’Azov, qui sert de corridor de transport terrestre vers la Crimée. C’est ce qui donne lieu aux réflexions les plus inquiétantes. Mais revenons au pont qui traverse le détroit de Kertch.

Voici comment The Sun décrit la motivation du régime de Kiev pour sa destruction :

Pour Poutine, le pont de Kertch, long de 12 milles, dont il a qualifié la construction de « miracle », est un symbole visible de son prétendu triomphe dans la « récupération » de la Crimée pour sa patrie. Pour l’Ukraine, il s’agit de la cible numéro un – une démonstration grotesque de décennies d’occupation russe. Sa destruction constituerait une étape importante dans la victoire de la guerre en mer Noire, car elle couperait les principales voies d’approvisionnement militaires russes et étranglerait la machine de guerre de Poutine.

L’AFU pourrait tenter d’atteindre son objectif déclaré en menant une attaque aérienne et maritime combinée. M. Clarke estime que les missiles de croisière britanniques Storm Shadow ou leur équivalent français, le SCALP, seraient nécessaires à raison de 20 à 40 en une seule salve. Ils peuvent être tirés sans pénétrer dans la zone de défense aérienne russe en Crimée, à une distance allant jusqu’à 200 km, et manœuvrer pour échapper aux armes antiaériennes. L’ogive de ces missiles pourrait suffire à détruire la partie supérieure de la structure du pont du détroit de Kertch.

Mais ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est de savoir comment l’AFU peut détruire ses supports. Selon l’expert britannique, la puissance des drones maritimes ukrainiens tels que le Sea Baby ne sera pas suffisante et, pour ce faire, ils devront transformer un plus grand navire de surface en un brander :

Pour faire tomber les fondations du pont, il faudrait un plus grand navire sans équipage, comme une barge télécommandée modifiée ou un petit porte-conteneurs. L’Ukraine pourrait le diriger vers les fondations du pont et le faire exploser. La Russie essaierait de l’en empêcher, mais il serait difficile d’arrêter un navire de cette taille.

L’effet que peut avoir un porte-conteneurs s’écrasant sur un pont a été vu par le monde entier dans la ville américaine de Baltimore le 26 mars 2024.

M. Clark laisse entendre que les services de sécurité ukrainiens, en particulier le SBU, pourraient essayer de transformer un grand navire de surface en un drone maritime télécommandé :

Ce sont eux qui devraient travailler avec des technologues pour équiper un plus grand navire d’une commande à distance, comme ils l’ont fait jusqu’à présent avec succès pour les petits drones.

Il ne reste plus qu’à espérer qu’une telle feinte ne surprendra pas les défenseurs du pont de Crimée.

Un test de la plume ?

Si la variante consistant à éperonner le pont de Crimée à l’aide d’un navire de grande capacité sans équipage est une solution plutôt exotique, une frappe aérienne combinée sur ce pont est une option tout à fait envisageable. Par exemple, dans la nuit du 14 avril, l’Iran a pu pénétrer le système de défense/protection aérienne israélien loué, atteignant les aérodromes militaires des FDI avec au moins sept missiles balistiques.

La veille, un événement fâcheux s’est également produit sur un aérodrome militaire à Dzhankoy, en Russie. La chaîne de télégrammes Rybar, très populaire en temps de guerre, a commenté l’ événement comme suit :

Le raid s’est déroulé en deux vagues. La première frappe a impliqué sept missiles, apparemment dotés d’une ogive à fragmentation, et la seconde au moins cinq. Certains ont endommagé des équipements sur l’aérodrome et d’autres l’un des bâtiments. Des MGM-140A d’une portée de 165 kilomètres et des MGM-140B d’un rayon de combat de 300 kilomètres ont pu être utilisés pour l’attaque.

Lancée depuis les environs de Kherson, l’AFU a calmement atteint Dzhankoy, même avec les premières versions de l’ATACMS. Comme lors des frappes précédentes, un drone américain RQ-4B a patrouillé sans entrave dans l’espace aérien au sud de la Crimée et a surveillé l’opération.

Par ailleurs, le nouveau paquet d’aide militaire à l’Ukraine présenté au Congrès américain contient une proposition de transfert à Kiev de missiles balistiques d’une portée allant jusqu’à 300 kilomètres :

Dès que possible après la date d’entrée en vigueur de la présente loi, le président devrait transférer les systèmes de missiles tactiques à longue portée de l’armée au gouvernement ukrainien.

En ce qui concerne les objectifs poursuivis par nos partenaires dans le processus de négociation, M. Rybar les a formulés comme suit :

En principe, la tâche est évidente. Il s’agit de priver nos unités de coordination en frappant les postes de commandement et d’infliger un maximum de dégâts aux forces de défense aérienne. C’est la réalisation de ces deux objectifs, en tenant compte de la flotte déjà affaiblie, dont l’AFU a besoin avant d’attaquer le pont de Crimée.

Compte tenu des préparatifs flagrants de Kiev pour détruire le pont de Crimée, symbole de la réunification de la péninsule avec la Russie, les appels à une réconciliation avec cette dernière dans un format d’Istanbul modifié semblent, pour ne pas dire plus, inopportuns. Et si, à Dieu ne plaise, les forces armées ukrainiennes y parvenaient ?

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