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Plusieurs milliers de manifestants ont défilé samedi à Paris pour réclamer des prises de position fortes de la France en faveur de la paix et d’un cessez-le-feu immédiat au Proche-Orient. Selon la CGT, des mobilisations se sont déroulés dans 83 villes rassemblant 100 000 personnes.

Morgan Chaumier

BERTRAND GUAY / AFP

À l’appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, ils étaient plusieurs milliers ce samedi après-midi à braver la pluie battante à Paris. Outre cette marche à Paris, des dizaines d’autres rassemblements étaient organisés un peu partout en Francei. Principale revendication de la manifestation, celle qui figurait en gros caractères sur la banderole de tête : « Cessez-le-feu immédiat ! ». Une exigence formulée par Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, présent dans le cortège, qui demande « la levée du blocus pour que les hôpitaux puissent fonctionner ». Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à ses côtés, estime également nécessaire d’agir au plus vite pour stopper la spirale meurtrière. « Pour parvenir à une perspective de paix durable, on ne peut pas la construire sur les bases d’un massacre à Gaza », estime-t-il. « Une génération qui voit sa famille tomber sous les bombes formera les combattants du Hamas de demain », craint le socialiste.

L’attitude du président de la République Emmanuel Macron, qui a exprimé pour la première fois le besoin d’un cessez-le-feu il y a dix jours avant une reculade, est au cœur de toutes les prises de parole. Présent la veille aux rencontres de Saint-Denis, Fabien Roussel reproche ainsi les « ambiguïtés » de la France et a appelé le chef de l’État à une « position beaucoup plus claire et lisible ». La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a fait valoir une doléance supplémentaire, « que la France demande que des enquêteurs de la Cour Pénale Internationale entrent dans Gaza. Leur présence aurait un effet dissuasif, on veut qu’il n’y ait de sentiment d’impunité pour personne ».

Olivier Faure, qui avait séché la rencontre avec le président, voit dans cette manifestation l’opportunité d’un « coup de pression sur le gouvernement français ». Bertrand Heilbronn, président de l’Association France-Palestine solidarité, veut d’ailleurs croire que la mobilisation « n’est pas pour rien » dans le début d’inflexion du discours de l’exécutif.

Au fil de la marche, les principaux mots d’ordre portent avant tout sur l’offensive israélienne en cours à Gaza et sur la libération de la Palestine de la colonisation et de l’occupation. La manifestation est par ailleurs ouverte sur le déploiement d’une longue banderole portant les noms des 3 000 premiers enfants tués dans l’enclave palestinienne, pour rappeler que « ce ne sont pas des chiffres, ce sont des vies », insiste Hala Abou Assira, ambassadrice Palestine en France. Ces messages côtoient la revendication d’une solution à deux États et la libération des otages retenus par la Hamas, portée par la voix de Fabien Roussel. Une façon de rappeler, comme Sophie Binet, la secrétaire fédérale de la CGT, qu’il n’est « plus possible d’avoir une indignation à géométrie variable, nous pleurons toutes les victimes quelle que soit leur nationalité ».

L’Humanité